Imaginez-vous sortir du métro Samseong, dans le désormais célèbre « gu » (ou arrondissement) de Gangnam à Séoul. Vous croisez le World Trade Center, faites un tour dans l’immense centre commercial COEX, puis, lassé par l’agitation de la capitale, vous décidez d’aller méditer au temple Bongeunsa qui vous ouvre ses portes juste à la sortie nord du COEX. Comme les palais, les deux temples principaux de Séoul (Bongeunsa et Jogyesa) se trouvent en plein cœur de la ville. Ils constituent une pause hors du temps et d’un espace saturé de gratte-ciels et de galeries marchandes.
Bongeunsa est certainement celui qui m’a fait le plus d’effet. Le temple est connu pour sa statue d’un Bouddha géant, c’est ce qui m’a attirée ici en premier lieu. Bien que celle-ci soit très grande (23 mètres de haut) et, il est vrai, très impressionnante, on ne la voit pas depuis l’entrée du temple. Bongeunsa s’étend sur une large superficie et est composé de plusieurs pavillons dont certains sont situés dans un petit bois. Le temple a été bâti en 794 mais a été de nombreuses fois détruit puis rénové.
On pénètre dans le temple par un pavillon où sont disposées quatre statues de rois célestes, les gardiens du temple et des enseignements du Bouddha (ci-contre). En allant tout droit, vous trouverez ensuite le pavillon principal. Il est interdit d’y entrer à moins d’y venir méditer. On peut tout de même avoir un aperçu de l’intérieur, où trois bouddhas dorés vous font face (ci-contre). À l’extérieur, des milliers de lanternes rouges étaient en train d’être installées, certainement en prévision d’un événement à venir. Je choisis ensuite d’emprunter un escalier conduisant à des pavillons plus petits au milieu des bois. Chacun d’entre eux est un espace de prière et de méditation dédié à une divinité en particulier. Ce n’est qu’en sortant de cet espace boisé que j’ai pu enfin voir la statue de Bouddha. Il s’agit en fait du Bouddha Maitreya, descendu sur terre pour sauver ceux qui souffrent. Nul besoin d’être bouddhiste pour apprécier la beauté et la solennité de cette immense statue. Visiter Bongeunsa est, je pense, un moment réellement à part lorsque l’on est à Séoul. Le contraste entre ce lieu calme et traditionnel et les gratte-ciels omniprésents est saisissant.
Pour finir la visite, on croise le pavillon renfermant les sutras ainsi que le pavillon où les moines font résonner la cloche et le tambour à l’aube et au crépuscule. Non loin de l’entrée, on peut voir une autre statue, moins grande et imposante mais très belle et entourée d’eau. C’est la statue du Bodhisattva de la Compassion, qui voit, entend et sent la souffrance. Une femme prie à ses pieds, je n’ai osé m’approcher. Ma visite terminée, je retrouve l’agitation de la capitale. Petite anecdote : à un passage piéton, un homme coréen m’adresse la parole en me demandant d’où je viens. En apprenant que je suis française, il me demande comment je vais en français, puis se penche vers moi et… me fait la bise ! Je suis très surprise mais il m’explique qu’il a eu une petite amie française il y a quelques temps. Nous discutons quelques minutes, puis nos chemins se séparent. Il n’est en fait pas rare que les Coréens s’arrêtent pour vous parler en voyant que vous êtes étranger. Cela nous est arrivé plusieurs fois à Séoul, et en général ils adorent la France !
Le temple Jogyesa est quant à lui situé au nord de Séoul, dans Insa-dong (quartier Insa), non loin du palais Changdeokgung. L’entrée du temple est intéressante : un grand arbre à pompons vous accueille ainsi que des statues de gardiens, en métal cette fois-ci. Le temple a été fondé en 1395 au début de la dynastie Joseon. C’est le siège de l’ordre Jogye du bouddhisme coréen depuis 1936. Son enceinte est plus petite, on en fait vite le tour, mais le pavillon principal est très impressionnant : il y a trois grands bouddhas dorés à l’intérieur, et l’extérieur est peint avec des couleurs vives. Contrairement à Bongeunsa, on peut entrer dans le pavillon (sans oublier d’enlever ses chaussures) mais les photos sont interdites. Jogyesa s’anime particulièrement chaque printemps lors du festival des lanternes de Lotus célébrant l’anniversaire de Bouddha, nous espérons ne pas rater ça en 2015 !
Ces deux temples offrent la possibilité d’y séjourner pour y découvrir la vie des moines (« templestay »). Le bureau des renseignements sur les « templestay » est situé juste en face de Jogyesa et, si vous avez un peu de chance, vous pourrez même y prendre le thé avec une moine et discuter avec elle du bouddhisme en anglais !
Ce guide touristique est excellent !
Tout est là ; l’image pour accrocher notre regard, les mots
pour nous inciter au voyage.
Je soupçonne l’auteur de vouloir attirer subrepticement
les personnes réticentes.
A suivre donc…
Oui c’est bien vrai
Chaque article suscite l’envie de découvrir la Corée du Sud et nous attendons toujours avec impatience le suivant
Des bisous à vous deux
Rhooo, c’est clair! Entre les lanternes et le templstay, ça me donne vraiment envie d’y aller!! 🙂
Tu devrais peut-être demander au Routard s’ils ont pas besoin d’un correspondant… ;p
Toujours bien interessant! El papa va-t-il se laisser tenter par une tasse de thé avec une moniale bouddhiste!?
J’aime bien le thé mais le whisky a aussi des effets thérapeutiques…
Quant aux moniales bouddhistes, elles sont si petites et si fragiles qu’une seule prière en ma compagnie pourrait leur faire perdre la foi.
Gardarem lo Larzac
C’est toujours aussi agréable de découvrir à travers le regard d’autrui,
comme dirait Valérie: « Merci pour ce moment »
Ps: Dis c’est quand que vous revenez!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bisous