Témoignages

Dans cet article, nous donnons la parole aux personnes qui sont venus visiter notre pays adoptif au printemps dernier. Nous leur avons proposé un petit exercice d’écriture pour raconter leurs impressions de la Corée, et ils se sont tous gentiment pliés au jeu ! Voici donc les témoignages de Béa, de Damien et Lek, et de Mathieu et Julia, ainsi que quelques photos qui accompagnent leur texte :


« Mon immersion
Si bien guidée par Flora et Béranger, je n’ai pas vécu de grand choc culturel lors de mon séjour au pays du matin frais. Ils sont si bien immergés dans leur environnement que j’ai eu le sentiment d’y nager également sans difficultés 20150502_160427 (soyons honnête : ma façon de tenir les baguettes, lors de toutes nos dégustations coréennes, n’était quand même pas très orthodoxe).
Un grand moment qui illustre bien cette immersion fut dans un bus où Flora a sidéré tous les passagers coréens et … moi-même en s’exclamant : « 기다리세요! 내려주세요! » (gidali-séyo! nélyo-djouséyo! Attendez s’il vous plaît ! Je voudrais descendre !) et tel un sésame la porte s’ouvrit devant nous !

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파전

Mon enthousiasme
Avoir posé les pieds sur le continent asiatique, découvert un pays aux gens accueillants, fait de belles rencontres, dégusté toutes sortes de plats du 파전 (padjon) au poisson cru sans oublier les délicieux 만두 (mandou), mangé et dormi à la coréenne, appréhendé la vie urbaine et rurale avec l’art des jardins, avoir été au coeur de la vie quotidienne, utilisé tous les moyens de transport : bus, train, métro, avion, bateau, et pieds, flâné dans les marchés aux odeurs, senteurs et couleurs incroyables, et surtout avoir partagé tous ces moments en si agréable compagnie.

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Mon étonnement
Voir des vaches rousses paître tranquillement dans un pré au centre de l’île de Jeju.
Allez savoir pourquoi, ces vaches ruminantes me surprennent dans ce pays, peut-être trop familières et pas assez exotiques…

Mon plus grand regret
IMG_1126Être partie trop tôt et n’avoir pu notamment assister à la fête des lanternes, grand évènement en Corée pour l’anniversaire de Bouddha.
Toutefois j’ai vu tous les préparatifs, dans les temples, les rues, le long de la coulée verte de Séoul. Des lanternes colorées, jaunes, vertes, bleues, roses, qui créaient de véritables dais surplombant les terrasses des temples et jouant avec la lumière, engendraient des kaléidoscopes que l’on ne se lassait pas d’admirer. De toutes les formes également, simplement rondes, en forme de poissons ou alors nettement plus élaborées comme à Séoul (ville à découvrir et à connaître) telles les fleurs de lotus, emblème du bouddhisme.
C’est promis la prochaine fois j’en rapporte pour les fêtes caussiennes…. »

Béa


IMG20150430160706« Que dire de notre voyage en Corée ? Deux semaines furent courtes mais riches en découvertes. La Corée, bien qu’ayant quelques similitudes avec le Japon, reste un pays à part, avec une culture ancestrale encore bien conservée et visible à ce jour. Bien que la mégalopole de Séoul soit un peu plus occidentalisée et assez différente du reste du pays, elle reste une grande ville agréable à vivre et à visiter, pour ses nombreuses richesses culturelles et urbaines, ainsi que pour sa vie nocturne.

La Corée du Sud ayant un territoire assez réduit, il a été plutôt facile et rapide de passer d’une région à une autre. C’est ainsi qu’après la fourmillante Séoul, 100_7863 nous avons pu profiter de Busan, ville côtière aux multiples facettes : la mer et ses produits, les charmants petits villages de pêcheurs perchés sur les collines, les temples splendides inspirant la quiétude… Puis l’île volcanique de Jeju, qui offre de magnifiques paysages où trois couleurs viennent contraster : le noir du basalte, le bleu intense de la mer, et les montagnes verdoyantes. Une île pour les adeptes de randos et de photos.

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Mais ce qui nous aura le plus marqué, et la meilleure découverte de ce voyage pour nous,100_7818 aura été la gastronomie coréenne. La variété des produits, leur fraîcheur, et la manière dont ils sont préparés est unique. Visiter les marchés permet de se rendre compte de la quantité de produits utilisée par les Coréens, et de leur fraîcheur car quasiment tous les poissons et fruits de mer sont vendus vivants. La cuisine coréenne gagne à être connue, et mériterait de s’exporter au-delà de ses frontières, même si côté boissons locales, le soju restera, je pense, l’apanage des Coréens !

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Bref, la Corée du Sud : une culture bien différente de la nôtre, mais agréable à vivre et des gens très accueillants et toujours aimables, fiers de faire découvrir leur pays. »

Damien et Lek


OLYMPUS DIGITAL CAMERA« Pour nous, la Corée du Sud c’est tant une histoire de paysages, de palais, de sommets, que de rencontres. En effet, c’est probablement dans les montagnes que nous garderons nos plus beaux souvenirs ou anecdotes. On peut citer par exemple notre rando pour le Daecheongbong dans le parc du Seoraksan, au cours de laquelle nous avons notamment partagé un verre de soju avec une bande de joyeux cinquantenaires (comme on peut en trouver par chez nous — les personnes concernées se reconnaîtront) en se dépêtrant tant bien que mal pour refuser de manger leur repas. Ou encore le quart d’heure coréen partagé avec un moine qui nous a probablement fait comprendre, en coréen et langue des signes, qu’il était heureux de parler avec nous et que Mathieu et moi devions rester ensemble (en étant plus patiente envers lui et lui plus accroché) tout en nous attendant un peu plus tard pour nous donner son goûter (des grappes de raisin).
La Corée, c’est aussi la promiscuité avec les locaux dans les refuges du Jirisan, où finalement nous avons découvert un confort très spartiate : une planche de bois avec une couverture en guise de matelas, des portables qui sonnent sans cesse ou presque et surtout des Coréens à moitié soûls qui réveillent tout le dortoir avec leurs bruits et discussions peu discrètes, l’odeur de soju et kimchi qui sent à 3 km.
Mais la Corée, c’est aussi un beau lever de soleil accompagné de centaines de personnes sur le Cheonhwangbong dans le parc national du Jirisan.
Enfin c’est peut être aussi une tranquillité oubliée sur le Hallasan (plus haut sommet de Corée du Sud) où nous avons perdu patience pour redescendre à cause des embouteillages humains…
OLYMPUS DIGITAL CAMERAEnfin, ça restera, quand même et surtout, un pays accueillant (surtout les « anciens ») et plein de surprises comme le démontrent les innombrables palais ou temples qui regorgent de secrets au milieu de Séoul ou en pleine montagne. Et bien que la barrière de la langue et de l’écriture nous faisait douter avant de partir, nous sommes presque déçus que tout se soit si bien passé, sans embûche, galère ou mauvaise surprise. Nous nous sommes laissés porter et guider le long de la côte Est du pays ! Bienvenue au pays du matin calme ! »

Mathieu et Julia

DMZ

Vous avez certainement déjà entendu parler de ces trois lettres lourdes de sens, de la zone tampon qui sépare la Corée du Sud de la Corée du Nord depuis plus de 60 ansIMG_9219 : cette « zone démilitarisée », qui est paradoxalement l’une des frontières les plus militarisées de la planète ! Étrange idée que d’aller visiter cet endroit chargé d’histoire mais quelque peu hors du temps, où tout semble au ralenti, mais dont le calme apparent cache des tensions bien réelles. On est loin des temples bouddhistes paisibles, des rues animées de Séoul, des chemins de randonnée des parcs nationaux : c’est une visite à part, qu’on ne peut faire nulle part ailleurs. Les guides de voyage en font d’ailleurs grand cas, et nous en avons fait nous-même l’expérience avec Julia et Mathieu.

Petit rappel historique : à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Corée est enfin libérée du joug du Japon par les États-Unis et l’URSS, après 35 ans d’occupation.1000px-Korea_DMZ.svg Les deux superpuissances administrent alors la péninsule coréenne, et la divisent en deux le long du 38e parallèle. L’URSS occupe le Nord tandis que les États-Unis occupent le Sud. Deux gouvernements se forment ensuite, la République populaire démocratique de Corée au nord et la République de Corée au sud. Aucun de ces nouveaux gouvernements n’accepte la frontière, et une guerre éclate en 1950 suite à une invasion surprise de la Corée du Nord. À l’issue de la guerre, après trois ans de combats et des millions de morts, une zone démilitarisée d’environ 4 km de large et de 250 km de long est instaurée de part et d’autre de la ligne de démarcation militaire qui scinde la Corée en deux pays distincts : la DMZ est née. Ironie du sort, la ligne de démarcation passe à proximité du 38e parallèle, et correspond donc presque à la frontière d’avant-guerre… Aucun traité de paix n’ayant jamais été signé, les deux pays sont techniquement toujours en guerre, et il est impossible de traverser librement la frontière.

Il s’agit donc bien d’une visite inhabituelle, et on ne peut pénétrer dans cette zone extrêmement gardée et contrôlée qu’en faisant un circuit organisé. Plusieurs agences touristiques proposent des circuits sur la journée ou la demi-journée — on peut choisir de ne voir que certains sites de la DMZ — mais il faut toujours réserver au moins 24 h, si ce n’est plus, à l’avance. La procédure d’inscription est un peu fastidieuse mais pas impossible, il est ainsi obligatoire de renseigner sa nationalité et fournir son numéro de passeport. En tant que Français, nous n’avons eu aucun problème, mais les ressortissants de certains pays doivent effectuer des démarches supplémentaires. La visite démarre de Séoul, où nous prenons un car vers la frontière qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de là. Dans le bus, notre guide fait un bref rappel historique alors que nous quittons progressivement les nombreuses tours d’immeubles de Séoul. Nous nous retrouvons dans un paysage de plus en plus rural, et bientôt encadré de fils barbelés. En arrivant sur place, nous sommes bien sûr contrôlés par un soldat, qui monte dans le bus vérifier nos identités. On nous explique que cette tâche est le plus souvent effectuée par des jeunes effectuant leur service militaire. Tous les jeunes sud-coréens (uniquement les hommes) doivent faire deux ans de service militaire.

IMG_9204Notre premier arrêt est l’observatoire Dora. De là, on peut observer la ville nord-coréenne de Kaesong et son complexe industriel, le seul où travaillent ensemble Nord-Coréens et Sud-Coréens (ils sont toutefois très bien surveillés). La ville est à quelques kilomètres de l’observatoire, mais des jumelles sont à disposition moyennant finance. Cependant, les téléobjectifs sont interdits, et tout au long de nos visites notre guide nous précise où et quand il est permis de prendre des photos. Fait notable : deux grands drapeaux — un pour la Corée du Nord, l’autre pour la Corée du Sud — sont hissés sur des poteaux de part et d’autre de la frontière. Ceux-ci sont gigantesques (chaque pays ayant voulu avoir le plus haut poteau et le plus grand drapeau), de sorte qu’il faut des vents très forts pour les faire flotter ! Cette courte visite donne un aperçu intéressant (quoique lointain) de la Corée du Nord, mais nous nous sentons un peu voyeur lorsque nous essayons d’apercevoir des Nord-Coréens au loin ! (Nous avons pu voir quelques paysans nord-coréens travaillant dans des champs à proximité de Kaesong.)

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Prochain arrêt : la gare de Dorasan, la plus proche de la Corée du Nord, qui se situe sur l’axe ferroviaire qui pourrait un jour relier Séoul à Pyeongyang, puis au reste de l’Asie et du monde.OLYMPUS DIGITAL CAMERA La gare est d’ailleurs tout à fait prête à accueillir de nombreux voyageurs : elle a, en apparence, tout d’une gare normale, si ce n’est qu’elle est déserte (exception faite des touristes venus la visiter). Seuls deux ou trois trains circulent depuis et vers Séoul, dans un but uniquement touristique là encore. Cette gare apporte la preuve concrète que la réunification du Nord et du Sud est non seulement envisagée, mais déjà préparée par les Sud-Coréens.

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Notre matinée se termine par la visite du troisième tunnel d’agression : découvert en 1978, ce tunnel de 2 km de long a été creusé par les Nord-Coréens sous la zone démilitarisée afin, très certainement, de lancer une attaque surprise sur Séoul. Situé à 73 mètres sous terre, le tunnel fait 1,95 mètre de haut et 2 mètres de large, ce qui aurait permis d’acheminer quelques 30 000 hommes par heure !OLYMPUS DIGITAL CAMERA D’après l’explication officielle donnée par la Corée du Nord, ce tunnel serait en fait une mine de charbon (ce qui se trouve être géologiquement improbable, les murs du tunnel étant composés de granite !). On parle de « troisième tunnel » car quatre différents tunnels ont été découverts par la Corée du Sud le long de la DMZ. C’est cependant le seul tunnel que l’on peut visiter. Nous y descendons par un train monorail, mais la descente peut également s’effectuer à pied. L’endroit est rempli de touristes, et nous marchons en file indienne le long du tunnel, sur quelques centaines de mètres. Nous n’avons pas accès à l’intégralité du tunnel et les photos sont interdites. C’est, encore une fois, un endroit assez étrange, mais la horde de touristes chahutant et nous bousculant nous empêche de réellement ressentir l’importance de ce lieu.

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Après une courte pause déjeuner, nous partons pour la Joint Security Area (JSA), aussi parfois appelé Panmunjeom, qui est certainement l’endroit le plus impressionnant quand on visite la DMZ. Panmunjeom est le nom d’un village rural qui fut complètement détruit pendant la guerre de Corée. Cependant, le lieu est hautement symbolique car l’armistice de 1953 y fut signée, et il héberge aujourd’hui la JSA, siège de la « Commission militaire d’armistice » (MAC) qui est chargée de faire appliquer les termes de l’accord de cessez-le-feu. Il est impossible de pénétrer dans la JSA sans être accompagné, et nous devons d’abord entrer dans un camp militaire sous commandement de l’ONU, le « camp Bonifas », avant de s’y rendre. Celui-ci doit son nom à un soldat américain tué par un soldat nord-coréen lors d’un incident en 1976. Avant d’y entrer, nous sommes soumis à un deuxième contrôle d’identité et à une inspection un peu plus complète : il est recommandé de ne pas porter des vêtements trop décontractés, tels que des jeans délavés, des mini-jupes ou des claquettes si l’on souhaite accéder à ce lieu hautement militarisé. Une fois entrés dans le camp, nous voyons de jeunes soldats coréens passer au pas de course et en chantant (des chants militaires bien sûr !). On remarque aussi quelques soldats américains, dans une attitude plus décontractée. On nous fait s’installer dans une salle de conférence, où notre guide nous rappelle brièvement l’histoire du camp et de la JSA aidé par des diapositives. Nous devons aussi signer un document rappelant les consignes de sécurité à l’intérieur du camp, et déclinant toute responsabilité de la part du personnel si une attaque nord-coréenne devait se produire pendant notre visite !

L’étape suivante est la visite de la JSA en elle-même. Cette zone, également sous contrôle de l’ONU, chevauche la ligne de démarcation militaire : on ne pourrait être plus près de la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord ! IMG_9246 De fait, nous n’y allons pas à bord de notre car touristique, mais dans un car affrété par l’ONU et conduit par un soldat. Une fois descendus, nous devons impérativement être en rang afin de pénétrer dans cet espace. Nous faisons alors directement face à la Corée du Nord, et l’on peut apercevoir un soldat nord-coréen posté au loin, à l’entrée du pavillon de la Corée du Nord. De notre côté, trois soldats sud-coréens, immobiles et poings serrés, surveillent le Nord. Soldats sud-coréens et nord-coréens se font généralement face : ils portent ainsi tous des lunettes de soleil afin d’éviter, nous a-t-on dit, les regards trop directs et des signes qui pourraient être perçus comme une provocation. L’espace est donc très bien délimité : le pavillon sud-coréen d’un côté, le pavillon nord-coréen de l’autre, et au centre, sur la frontière, des baraquements bleus où sont encore tenues des négociations entre les deux pays. On peut prendre des photos de tout ce qu’il y a directement sous nos yeux, mais pas des alentours (on se fait rappeler à l’ordre si l’on a le malheur de faire un mouvement un peu trop circulaire avec notre appareil photo). Nous entrons ensuite dans l’un des baraquements. La table qui trône au milieu de la salle délimite la frontière entre le Nord et le Sud. Cette salle est ainsi le seul endroit où l’on peut poser un pied en Corée du Nord ! Pourtant, lors de notre visite, point de soldats nord-coréens. Seuls les soldats sud-coréens, semblables à des statues de cire, sont présents, et les touristes ne manquent pas de se faire photographier à leur côté… IMG_9248 Sur le chemin du retour, à bord de notre car onusien, nous passons devant le « pont de non-retour » qui relie la Corée du Sud à la Corée du Nord. Il servait à échanger les prisonniers à la fin de la guerre de Corée. Son nom vient du fait que beaucoup de prisonniers capturés par les États-Unis ne souhaitaient pas repartir au Nord. On leur donnait le choix de rester au Sud ou de traverser le pont. S’ils choisissaient de traverser, ils ne pourraient plus jamais revenir… En 1976, un incident au cours duquel deux soldats américains furent tués à la hache, le fameux « axe murder incident », mit fin à son utilisation. Il s’agit de l’événement le plus sanglant de l’histoire de la JSA.

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De retour au camp, nous avons une dizaine de minutes pour faire le tour de la boutique de souvenirs où l’on peut acheter des vêtements militaires, les lunettes de soleil des soldats de la JSA, des chocolats nord-coréens et bien d’autres babioles touristiques. Nous en profitons aussi pour déguster une glace avant de reprendre le car qui nous ramène à Séoul, dans un tout autre univers, celui du festival des lanternes.

La fête des lanternes à Séoul

Vous vous êtes peut-être demandé pourquoi des centaines de lanternes étaient suspendues lors de notre séjour dans le temple de Jikjisa. Ce n’est en fait qu’une décoration temporaire : en cette période de l’année, tous les temples se parent de milliers de lanternes pour célébrer l’anniversaire de Bouddha. La date de son anniversaire varie chaque année en fonction du calendrier lunaire. En 2015, on a célébré cet événement le 25 mai. C’est un jour férié en Corée, mais la fête démarre un peu plus tôt ! Le festival des Lanternes de Lotus, ou 연등회 (« Yon Dung Hwé »), a eu lieu à Séoul presque dix jours avant, soit le week-end du 16-17 mai. Diverses célébrations et activités sont organisées tout au long du week-end : spectacles, fabrication de lanternes, méditation, conversation avec un moine… Mais c’est la parade des lanternes, qui a eu lieu le samedi soir, qui est certainement la manifestation la plus impressionnante et qui attire le plus de monde ! Nous y avons assisté avec Julia et Mathieu.

La parade commence à 18 h et part de Dongdaemun (동대문) pour arriver à Gwanghwamun (광화문), en suivant la rue Jongno (종로) : vous pouvez avoir un aperçu du circuit de la parade ici. Les festivités se déroulent donc en plein centre de Séoul, sur des grandes artères où circulent habituellement des milliers de voitures du matin au soir. Pour l’occasion, la circulation est interdite dans tout le quartier dès le matin, pour le plus grand bonheur des piétons. Le défilé est d’ailleurs très bien organisé, et il ne s’agit en aucun cas d’un événement spontané : des barrières établissent une nette séparation entre les participants au défilé et les spectateurs. Impossible donc de se joindre au cortège si l’envie nous en prend ! IMG_9252Nous décidons d’observer la parade depuis la fin du parcours, où beaucoup de gens étaient déjà rassemblés. Nous nous sommes placés en face d’une grande estrade où des moines VIP (ainsi que, semble-t-il, des représentants des autres religions) étaient assis. Sans vraiment le savoir, notre positionnement était plutôt stratégique car les groupes qui défilent font parfois de petites démonstrations lorsqu’ils passent devant les moines. Un écran géant a également été installé à proximité afin que tout le monde puisse bénéficier du spectacle, et deux animateurs en hanbok (costume traditionnel coréen) présentent au micro chacun des groupes du défilé, en coréen et en anglais !

De nombreux groupes participent à la parade, chacun se succédant dans un ordre bien précis. On a ainsi vu défiler les représentants des différents temples coréens, ainsi que des différentes branches du bouddhisme à travers le monde. Mais il y a aussi des groupes moins marqués religieusement : des jeunes (nous avons vus des scouts !), des associations (aide aux handicapés par exemple)… Chaque groupe défile avec un type de lanterne particulier, et certains sont même déguisés. Même si le festival est avant tout une célébration religieuse, la fête a ainsi des faux airs de carnaval. Nous assistons à un véritable spectacle et pouvons admirer une variété infinie de lanternes et de costumes. Il y a vraiment des lanternes de toutes les tailles et de toutes les couleurs, et, au fur et à mesure que la nuit tombe, elles deviennent de plus en plus belles et lumineuses. Les plus impressionnantes sont certainement les lanternes géantes représentant des symboles du bouddhisme. Présentation en images :

Nous passons plus de deux heures à regarder défiler les différents groupes et leurs lanternes, mais nos jambes commencent à fatiguer et notre estomac crie famine.IMG_9397 Peu avant la fin de la parade, nous dînons dans un restaurant à proximité. À notre retour, la parade est terminée mais la fête est cependant loin d’être finie ! Les lanternes géantes sont exposées le long de l’avenue, et on peut les y observer de près. Il fait maintenant nuit noire et l’ambiance dans la rue est assez magique. C’est aussi très agréable de pouvoir déambuler dans Séoul sans être gêné par les voitures, et bien qu’il y ait beaucoup de monde, nous ne nous sentons pas écrasés par la foule. Nous circulons un moment pour admirer chaque lanterne, puis nous convergeons vers Gwanghwamun (광화문), la grande place devant l’un des palais de Séoul. Une grande scène y a été dressée, et une chorale d’enfants se produit au moment où nous passons.IMG_9403 Néanmoins, la chorale fait vite place aux moines qui viennent prononcer des discours. De nombreux écrans géants retransmettent le spectacle dans les rues aux alentours. Nous ne nous attardons pas plus, et finissons notre parcours par le cours d’eau aménagé qui traverse Séoul (Cheonggyecheon — 청계천). Là aussi, des lanternes ont été disposées le long du ruisseau pour le plus grand plaisir de nos yeux. Après quelques mètres, l’ambiance y est déjà intimiste et clôt de très belle manière notre soirée.

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