Archives mensuelles : novembre 2014

N Seoul Tower, la tour de l’amour

Après s’être mariés à Jeonju en costumes traditionnels, nous nous devions également d’honorer notre époque moderne et de sceller notre amour éternel à la tour de Séoul !IMG_4137 La N Seoul Tower, comme notre chère tour Eiffel (très appréciée des Coréens par ailleurs), est l’une des attractions de la capitale à ne pas manquer. Sa spécificité est d’être le lieu de rendez-vous des amoureux (et du kitch ?!) Les couples viennent accrocher un cadenas aux grilles au pied de la tour pour symboliser leur amour, ce qui est non seulement toléré mais aussi encouragé. Ne vous inquiétez pas, si vous avez oublié votre cadenas, tous les vendeurs aux alentours se feront un plaisir de vous en vendre un, et en forme de cœur s’il vous plaît ! IMG_4139Fait remarquable : si vous trouvez que le cadenas c’est dépassé, vous pouvez toujours accrocher la coque de protection de votre smartphone sans oublier d’y mettre des mots d’amour et même une photo de vous et votre amoureux dessus. Ici, tout est dédié à l’amour, et même les bancs vous rapprocheront de votre bien aimé : ils sont construits en pente vers le centre du banc, on a testé ! Vous pouvez aussi faire un vœu et souhaiter que votre amour dure toujours en jetant une pièce dans le « puits » au deuxième étage de la tour. Bon, et si vous n’avez pas encore trouvé l’âme sœur ou que ce genre d’attraction ne vous émeut pas plus que ça, vous pouvez toujours aller à la N Seoul Tower pour observer la vue !

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C’est, comme vous l’aurez sûrement compris, ce pourquoi nous y sommes allés avant tout.IMG_4118 Le N provient de la colline sur laquelle est située la tour, le mont Namsan (243 m), mais signifie aussi « nouveau » car, bien qu’ouverte au public en 1980, elle a fait peau neuve en 2005. Pour gravir le mont et arriver au pied de la tour, deux solutions : la marche ou le téléphérique (payant). Nous avons opté pour la deuxième option. Il y a beaucoup de monde donc il faut être patient et attendre son tour mais les allers-retours en téléphérique sont bien organisés. La tour elle-même mesure 236,7 m et offre une vue panoramique sur Séoul. Il est plutôt recommandé de faire la visite de nuit, pour profiter du spectacle des lumières de la ville, mais nous y sommes allés en journée. À vrai dire, la vue était quelque peu brumeuse mais nous avons tout de même pu nous rendre compte de l’étendue de la métropole. Il nous était impossible de discerner les limites de l’urbanisation, c’est pour dire !

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Observer la vue du haut de la tour est payant, bien sûr, mais on ne manque pas de vous divertir jusqu’à votre arrivée au sommet. Avant de prendre l’ascenseur, vous pouvez vous faire prendre en photo sur un fond vert pomme puis ensuite choisir quel sera le décor en arrière plan (la tour de jour/de nuit/avec des feux d’artifice…). Vous pouvez emporter la photo-souvenir avec vous moyennant finance. Le trajet dans l’ascenseur, bien que très rapide, est également un petit spectacle à lui seul. L’hôtesse vous invite à regarder le plafond de l’ascenseur sur lequel sont projetés des images de l’espace, puis vous indique que vous êtes arrivés et que le trajet a duré seulement trente secondes ! Une fois en haut, outre la vue impressionnante sur la ville, vous trouverez un grand magasin de bonbons en plus des magasins de souvenirs. De nombreux pays du monde et leur distance avec la N Seoul Tower sont aussi indiqués sur les vitres, ce qui nous rappelle à quel point nous sommes loin de la France ! Pourtant, il y a un restaurant français (forcément romantique) au dernier étage de la tour. Imaginez-vous bien que c’est un lieu où les demandes en mariage doivent être assez fréquentes ! C’est ce qu’on a pu comprendre via notre drama coréen préféré où bien sûr les amants viennent à la N Seoul Tower pour accrocher leur cadenas et fêter l’anniversaire de leur 100 jours ensemble au restaurant ! D’ailleurs, pour information, en coréen « je t’aime » se dit 사랑해 (soit, approximativement, « salang hé »).

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Nous ne restons pas manger à la N Tower, nous préférons nous arrêter dans un restaurant proche de notre hôtel. Nous choisissons l’un des nombreux restaurants avec une cheminée aspirante au-dessus de chaque table. Il s’agit des célèbres barbecues coréens, très appréciés de la population locale (le premier auquel nous nous arrêtons est d’ailleurs complet). Ce que nous ne savions pas, c’est qu’ils n’y servent que de la viande et que nous sommes obligés de commander au moins deux portions de viande alors que Béranger n’aime pas la viande ! Je me demandais comment j’allais manger toute cette viande toute seule, mais j’ai tout de même fait honneur au plat, très bon, et fait le plein de protéine pour la semaine. Béranger a quant à lui pu trouver quelque chose à manger en commandant du riz et des légumes en plus. Nous finissons le repas par un dessert. Pour cela, il nous faut changer de restaurant, et nous nous rendons dans un « Korean Desert Café », une chaine de cafés spécialisée dans les desserts. La photo d’un dessert appelé « Bingsu » ainsi que sa description (aussi écrite en anglais) nous inspire, et nous choisissons ce dessert à base de céréales, noix, café et glace au café. Il en existe différentes variétés dont plusieurs mélangent fruit et fromage. La photo était contractuelle et notre beau dessert paraît très appétissant (voir photo). Hélas, après deux cuillères, nous nous apercevons que le dessert est principalement constitué de simple glace pilée ! C’est donc un peu plus fade que prévu… mais ne gâche pas pour autant notre journée de visites à travers Séoul.

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La photo a été prise un peu tard… La viande avait fini de cuire !
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Bingsu accompagné d’un green tea latte et d’un caramel macchiato

Séoul et ses palais, quand le moderne côtoie l’ancien

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À l’entrée de Gyeongbokgung

Après notre excursion dans le parc Gyeryongsan et alors que nous avions passé seulement trois nuits dans notre nouvel appartement, nous partons (conférence oblige) pour la capitale : Séoul ! On y accède en seulement une heure de KTX (voir le premier article) depuis Daejeon et il y a des trains très régulièrement. Séoul est de très loin la plus grande ville de Corée : c’est une mégapole de 25 millions d’habitants si on compte l’aire urbaine, 10 millions intra-muros. Comme à Paris, le métro est bondé aux heures de pointe et l’agitation est permanente. Il est aussi beaucoup plus facile de communiquer en anglais avec les commerçants et les serveurs ! Revers de la médaille, ceux-ci nous considèrent vraiment comme des touristes. Nous y restons cinq jours et il y a beaucoup à voir. Béranger doit assister à sa conférence donc il a moins l’occasion de visiter. J’en ai bien profité en revanche ! Le récit de nos visites se fera en plusieurs billets pour plus de clarté. Aujourd’hui, nous vous présentons les palais que nous avons vus.

Amiral Yi Sun-shin sur la place qui mène à Gyeongbokgung
L’amiral Yi Sun-shin sur la place qui mène à Gyeongbokgung

Il y a cinq grands palais royaux à Séoul. Ils sont assez proches les uns des autres et situés non loin de l’actuel « City Hall ». Le premier que je visite (sans Béranger malheureusement) est le palais Gyeongbokgung, le plus beau selon moi. Son nom signifie « palais du bonheur resplendissant ». Construit en 1395, au début de la dynastie Joseon, il fut le palais principal de Séoul pendant près de cinq cents ans. Comme l’essentiel des anciens monuments, il a été détruit à plusieurs reprises lors des invasions japonaises. Sa restauration a été achevée au début des années 2000. Chanceuse, j’arrive au moment de la relève de la garde. C’est un véritable spectacle : pendant une quinzaine de minutes, les gardes en tenue traditionnelle très colorée défilent au son des tambours et trompettes. Une fois la foule dispersée, je pénètre dans l’enceinte du palais. Le lieu est immense et  composé de nombreux pavillons, chacun ayant une fonction bien définie : appartements du roi et de la reine, salles de réunion, de banquet, etc. Il est parfois possible de jeter un œil à l’intérieur, mais toujours strictement défendu d’y entrer. L’architecture et les motifs ornementaux des pavillons, qui nous sont maintenant familiers, sont ici plus élaborés et toujours très harmonieux. Mais nous sommes très loin du faste de Versailles, le bois domine et les dorures sont rares ! Par exemple, la salle du trône (ci-dessous) est assez simple, mais ne manque pas de me toucher. Il faut d’ailleurs jouer des coudes pour pouvoir en prendre une photo.

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Le tour du palais se fait en presque trois heures, je n’en finis jamais d’être surprise par la grandeur et la beauté du lieu. Sans la horde de touristes, il serait facile d’oublier que l’on est au cœur d’une mégapole ultra-moderne, seuls les gratte-ciels que l’on aperçoit derrière les remparts nous le rappelle. Le clou du spectacle est très certainement le jardin à l’arrière des pavillons principaux du palais. C’est un havre de paix, intimiste et resplendissant à cette période de l’année. Il se compose d’un petit étang au milieu duquel se dresse un charmant pavillon, relié à nous par un pont étroit très sophistiqué, mais fermé d’accès. Le lieu est magnifique et les couleurs rouges et ocres des arbres se reflètent dans l’eau. Évidemment, beaucoup de photographes (professionnels comme amateurs) sont au rendez-vous. J’y reste moi aussi un moment. L’endroit garde pourtant en mémoire un tragique événement : l’assassinat par les Japonais de la reine Myeongseong en 1895. Je marche ensuite un peu dans l’enceinte du palais et termine mon tour par un magnifique pavillon de plusieurs étages lui aussi dressé au milieu d’un lac artificiel : c’était là que le roi recevait les émissaires étrangers.

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Les trois autres palais que nous avons visités sont tous plus ou moins construits sur le même modèle : une grande enceinte qui abrite plusieurs cours et pavillons et au centre de laquelle se trouve toujours une salle du trône. Il y a aussi souvent un jardin à l’écart des pavillons principaux. Mais à chaque fois, le charme opère moins qu’à Gyeongbokgung ! Malgré tout, chaque palais à sa spécificité. Deoksugung ou « palais de la longévité vertueuse » nous surprend un peu par son mélange d’architecture traditionnelle coréenne et néoclassique occidentale. Ce palais (le plus petit des quatre palais, semble-t-il) fut le témoin de la fin de la dynastie Joseon avec l’annexion de la Corée par le Japon en 1910. Changdeokgung (« palais de la prospérité ») est le palais le mieux préservé : il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997. Son jardin est surnommé « le jardin secret » et on n’y pénètre qu’en présence d’un guide. La visite dure presque une heure trente, c’est dire à quel point le jardin est grand ! Le roi et la reine pouvaient s’y reposer à l’écart de l’agitation du palais. Depuis Changdeokgung, on peut accéder à Changgyeonggung, « palais de la joie florissante ». On y retrouve un étang entouré d’arbres aux couleurs flamboyantes qui cachent une belle serre botanique construite au début du XXe siècle. Quelques photos de ces palais dans la galerie ci-dessous :

Dans les hauteurs du parc Gyeryongsan

Nous sommes au cœur de l’automne, qui est une saison très agréable en Corée. Les températures restent douces en journée et les arbres se parent d’une variété de couleurs :IMG_3794 du vert au rouge vif en passant par le jaune et l’orange. Nous avons la chance d’avoir, juste à côté de Daejeon, l’un des vingt-et-un parcs nationaux de la Corée du Sud : le parc du Gyeryongsan. La visite du parc à cette période nous a été recommandée par plusieurs Coréens, et le week-end de notre installation nous avions justement un dimanche de libre. Nous y sommes allés et avons pu constater qu’ils avaient tout à fait raison !

Le parc Gyeryongsan est situé à l’ouest de Daejeon, et on peut facilement y accéder en bus depuis la ville (45 minutes… ou plus, selon la circulation). C’est l’un des plus petits parcs nationaux de Corée : il s’étend sur seulement 65 km2, on peut donc le traverser en une journée ! Ce n’est pas de la haute montagne non plus : le point culminant est à 845 mètres. C’est sûr ça nous change de Grenoble, mais étant donné que le plus haut sommet de la Corée du Sud ne dépasse pas les 2000 mètres on se contente de ce que l’on a !IMG_3882 Pour l’anecdote, Gyeryongsan est composé du mot « gye », qui signifie « coq », et du mot « yong », qui signifie « dragon ». Ce nom vient des crêtes du parc, censées ressembler à un dragon avec une crête de coq ! Il nous faut aussi noter que le Gyeryongsan est l’une des montagnes les plus sacrées de Corée. Plusieurs anciens temples bouddhistes s’y trouvent, et il a même été envisagé d’y construire la capitale avant que Séoul paraisse être un meilleur choix.

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Châtaignes grillées achetées en chemin

Dimanche matin, pas trop tôt, nous partons donc randonner dans le parc. Mais la facilité d’accès, depuis une ville d’un million et demi d’habitants, est aussi un problème : beaucoup de gens ont eu la même idée ! Le bus est plein à craquer et le chauffeur doit même refuser de faire monter des gens. Nous descendons du bus peu avant l’entrée du parc et finissons la route à pied, notre bus étant bloqué dans les bouchons. Nous avons l’impression d’être tout d’abord le long d’une départementale, puis dans un village touristique, avec de nombreuses boutiques et restaurants, avant de trouver enfin les sentiers de randonnée. Comme aux États-Unis, l’entrée du parc est payante (2000 ₩, soit 1,50 €).

Sur les chemins du Gyeryongsan, nous sommes tout de suite émerveillés par le dégradé de couleurs qu’offrent les arbres, et ce dès l’entrée du parc. Notre parcours commence par le temple Donghaksa, un très beau temple bouddhiste. Les débuts sont faciles, puis la pente se raidit. Nous avons choisi une randonnée de cinq heures qui passe par différents sommets au cœur du parc, et nous ne sommes pas seuls : le chemin (au moins les premières portions) ressemble plutôt à une autoroute à randonneurs, pratiquement tous coréens et très bien équipés. En effet, toutes les personnes que nous croisons portent des vêtements de randonnée de marque (Millet rencontre un grand succès, cocorico !), et on se dit que pour ce petit parc national, ils sont peut-être même un peu suréquipés…! Fait marquant, les Coréens — et pas nécessairement les jeunes — n’en oublient pas leur smartphone, et nombre d’entre eux diffusent de la musique pendant qu’ils marchent.

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Notre balade est néanmoins très agréable et, après quelques efforts et un passage assez difficile, nous arrivons à un des lieux les plus emblématiques du parc : Nammaetap. Il s’agit de deux « pagodes » côte à côte. Selon la légende, un homme qui avait décidé de devenir moine et de vivre reclus dans une grotte sauva un tigre en lui enlevant l’os qu’il avait coincé dans la gorge. Pour le remercier, le tigre lui offrit une très belle femme.IMG_3835 L’homme, fidèle à son engagement religieux, refusa de prendre cette femme pour épouse mais ils jurèrent de devenir frère et sœur et de pratiquer le bouddhisme ensemble. Ils atteignirent le Nirvana le même jour et à la même heure. Leurs reliques sont censées reposer dans les pagodes. Un autre temple bouddhiste est d’ailleurs présent sur le site et la vue sur la vallée y est très belle :

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Ce n’en est pas pour autant la fin de la balade, et il nous reste encore à gravir deux sommets !IMG_3902 Après avoir monté des escaliers et crapahuté un peu, on finit par arriver à Sambulbong (775 m) puis au plus haut sommet du parcours : Gwaneumbong (816 m). On regrette seulement que le brouillard se soit un peu installé, ce qui ne nous permet pas d’apprécier pleinement la vue sur la plaine. On aura en revanche eu tout le loisir d’admirer le travail des secouristes en hélicoptère puis à pied venus aider des gens blessés.

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S’amorce ensuite la descente ! Un peu fatigués, nous arrivons à notre point de départ à la tombée de la nuit et surprenons les moines en train de sonner le gong. Après ce court moment spirituel, nous rentrons à la ville, à nouveau dans un bus bondé !