Archives pour la catégorie Vie quotidienne

Et si on allait au 노래방 ?

IMG_0866

Cette semaine, j’ai fait ma première expérience au karaoké coréen ou 노래방 (« no-lé-bang », littéralement : pièce à chanson) ! Le 노래방 est en quelque sorte une institution en Corée, c’est un lieu de détente très apprécié des Coréens. Il est surtout fréquenté par les jeunes (lycéens en général). Impossible de les rater, c’est simple il y en a partout ! Et en général la devanture est facilement repérable à ses néons de toutes les couleurs. Beaucoup de 노래방 se situent en sous-sol. On a donc toujours hésité à y rentrer avec Béranger car on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre puisqu’on ne peut pas voir l’intérieur.

IMG_0865En fait, rien de glauque ! Certes, il fait assez sombre et l’atmosphère est toujours plutôt kitch avec à nouveau des lumières de couleurs qui clignotent aux murs et au plafond mais rien de louche. On paye en entrant — le prix peut varier d’un karaoké à l’autre, nous avons payé 3000 ₩ soit à peine 2,50 € pour plus d’une heure à pousser la chansonnette — puis on s’installe dans une pièce privative, plutôt petite et sombre dans notre cas. Deux canapés de chaque côté du mur, une table au milieu avec le catalogue des chansons et la télécommande, une télévision au mur et bien sûr des micros ! Il y a même des tambourins si l’envie vous prend de danser et jouer de la musique en même temps ! Ah, et sur la table vous trouverez des petits chapeaux (ressemblant à des bonnets de bain) à mettre sur vos micros afin que vous n’ayez pas à vous inquiéter des microbes. Tout est donc très bien conçu. Le décompte des minutes passées dans la pièce commence peu de temps après que vous vous soyez installés, il faut donc choisir assez rapidement ce que vous voulez chanter ! Il est aussi possible de pré-enregistrer la chanson suivante afin de ne pas perdre de temps entre les morceaux.
FullSizeRender

IMG_0871Vous vous demandez sûrement si j’ai chanté en coréen… Eh bien non pas vraiment, ça va quand même un peu trop vite pour moi ! Mes copines Jinso et Gyol ont chanté quelques morceaux en coréen mais nous avons surtout exercé notre voix sur des chansons en anglais. Pas de chanson française malheureusement (dans ce karaoké tout du moins mais j’ai entendu que c’était plutôt rare en Corée). Il y avait pourtant quelques chansons espagnoles ! Et rassurez-vous le choix était vraiment conséquent pour les chansons anglaises, j’ai donc pu me replonger dans les tubes de ma jeunesse que j’écoutais en boucle à l’époque ! Ce fut vraiment un très bon moment et même si j’étais un peu mal à l’aise au début, on se lâche vite ! C’était d’autant plus facile que ce n’était pas la première fois pour mes copines qui elles étaient plutôt à l’aise (et chantent d’ailleurs très bien, même en anglais) !

IMG_0877

Le compteur défile assez vite mais une heure suffit pour bien s’amuser surtout que l’on nous a gentiment rajouté 10-15 minutes gratuites à la fin, ce qui a l’air d’être assez courant. C’était le plein après-midi quand nous y sommes allées (il n’y a pas d’heure pour aller au karaoké, ceux-ci sont ouverts quasiment non-stop) et le karaoké était plutôt vide. Néanmoins, un autre groupe (de garçons) est arrivé peu après et on pouvait les entendre chanter quand nos morceaux se terminaient. La musique est assez forte et les salles mal insonorisées a priori. Les salles ne sont pas complètement fermées au regard non plus, quelques vitres permettent de jeter un œil à travers la pièce mais l’intimité n’est pas trop mal préservée. Ce serait peut-être un peu inquiétant si l’on ne pouvait absolument rien voir de ce qu’il se passait dans la pièce… (Ceci doit être le cas dans d’autres sortes de « 노래방 » qui ne font pas qu’office d’endroit où chanter — oui, ça existe mais je ne saurai pas vous dire comment les reconnaître des autres !)

302 Angel House

Deux semaines que nous étions en Corée, deux semaines que nous dormions à l’hôtel. Mais ça y est, nous avons enfin trouvé un chez-nous ! Les choses sont finalement allées plus vite que ce que l’on pensait, et tout s’est décidé en une demi-journée de visites. Tout cela aurait pu être beaucoup plus compliqué : sans compter les tracas administratifs (carte de résident, etc.), il faut se faire comprendre de l’agent immobilier. Heureusement, le labo de Béranger a une fois de plus aidé et nous a mis en contact avec une agence immobilière qui a cherché des appartements selon nos critères. Lors des visites, nous étions aussi accompagnés d’un membre du labo de Béranger qui servait d’interprète.

Après avoir hésité entre deux appartements sur les cinq visités dans le nord de Daejeon, notre choix s’est porté sur le 302 Angel House, non en raison du nom de l’immeuble mais parce qu’il s’agissait d’un appartement en bon état et vraiment fonctionnel : meublé, cuisine équipée, machine à laver, internet ! Surtout, on s’y sentait bien. Béranger est seulement à cinq minutes à pied de son labo et nous sommes à vingt minutes en bus du centre-ville. Le quartier est calme mais comporte néanmoins de nombreux restaurants et boutiques.

Après avoir signé des documents intégralement écrits en coréen, attendu quelques jours et fait les transferts d’argent nécessaires (frais d’agence, caution, premier loyer), nous recevons un email de l’agence avec les informations pour entrer dans l’appartement ! Pas de remise des clés, les portes se ferment avec des codes et la boite à lettres ne se ferme pas du tout. Pas d’état des lieux non plus, ça ne se fait pas en Corée. Il y a néanmoins un technicien en charge de l’immeuble, avec qui nous avons rendez-vous quelques heures après notre arrivée pour changer le code de l’appartement. C’était vraiment nécessaire : comme pour certaines cartes SIM neuves, notre code était 0000 !

Cette même personne nous explique également comment jeter les ordures. Cela a pris beaucoup plus de temps que prévu : en plus des problèmes de compréhension mutuelle (dans un mélange de coréen et d’anglais), le système est complexe. En Corée, un gros effort est fait sur le tri des ordures, et en particulier les restes de nourriture doivent obligatoirement être mis à part pour faire du compost. Chacun a donc une petite poubelle en plastique spéciale (de 3 ou 5 litres, semble-t-il) dédiée aux déchets organiques. Il faut la sortir dans la rue pour qu’elle soit vidée après avoir apposé un autocollant particulier adapté au volume de la poubelle, autocollant vendu au comptoir de toutes les supérettes des environs. En effet, plus on jette de nourriture plus on paye ! Les ordures restantes (ni organiques ni recyclables) doivent elles être mises dans un sac en plastique qui est aussi à demander au comptoir des supérettes. En fait, on ne trouve quasiment pas de sacs poubelle en libre service au supermarché, et utiliser d’autres sacs que ceux recommandés serait prendre le risque que ses ordures ne soient pas ramassées !

Mais assez parlé poubelles, voici la visite guidée en photos de notre nouvelle demeure :

IMG_3758
La pièce principale tout équipée
IMG_3759
La rue est très calme, la fenêtre donne sur la terrasse d’un joli café
IMG_3757
Nous sommes au deuxième étage dans un immeuble qui en compte quatre
IMG_3762
L’entrée : on enlève nos chaussures !
IMG_3761
La cuisine (la machine à laver est très souvent dans la cuisine en Corée — nous n’avons vu aucun lavomatique)

IMG_3764
La salle de bain « taille standard ». Pas de bac à douche, on se lave au milieu de la salle de bain.

C’est petit (20 m2) mais cosy, et il manque encore la touche personnelle. N’ayant passé que trois nuits dans l’appartement, la déco attendra un peu ! Notez néanmoins les chaussons en plastique dans la salle de bain, indispensables car ils évitent de se mouiller les pieds ou les chaussettes en rentrant dans la pièce après une douche. Tout Coréen qui se respecte en possède ! Par ailleurs, il n’y a aucun appareil de chauffage dans les pièces : comme partout en Corée, nous sommes équipés de chauffage au sol appelé ondol. Le nôtre est électrique, mais traditionnellement les hanok était chauffées à partir d’un four disposé sous la maison.

À savoir : les cautions demandées pour la location d’un appartement en Corée sont bien plus élevées qu’en France. Il y a en fait deux systèmes de location : jeonse et wolse. Dans le premier, il n’y a aucun loyer ! Le hic, c’est que le propriétaire demande alors une énorme caution : environ 60% du prix de vente de l’appartement. Il peut ainsi faire fructifier l’argent et s’acheter d’autres biens immobiliers. Au terme du bail, généralement de deux ans, l’argent est restitué. Le marché se portant moins bien en ce moment, ce système très particulier est apparemment un peu moins en vogue. Dans le système wolse, il y a bien un loyer et la caution est nettement moins importante. Vous vous imaginez bien que nous avons opté pour ce système ! Notre caution s’élevait à 5 000 000 ₩ (un peu moins de 4000 €), une « petite somme » selon les Coréens — pour des appartements guère plus grands, nous avons vu des cautions deux fois plus importantes ! Le loyer est, quant à lui, tout à fait raisonnable : nous payons 450 000 ₩ (environ 330 €) par mois tout compris (eau, internet, etc.) sauf l’électricité, peu chère nous a-t-on dit.

Alors, qui seront les premiers visiteurs du 302 Angel House ?