Deux semaines que nous étions en Corée, deux semaines que nous dormions à l’hôtel. Mais ça y est, nous avons enfin trouvé un chez-nous ! Les choses sont finalement allées plus vite que ce que l’on pensait, et tout s’est décidé en une demi-journée de visites. Tout cela aurait pu être beaucoup plus compliqué : sans compter les tracas administratifs (carte de résident, etc.), il faut se faire comprendre de l’agent immobilier. Heureusement, le labo de Béranger a une fois de plus aidé et nous a mis en contact avec une agence immobilière qui a cherché des appartements selon nos critères. Lors des visites, nous étions aussi accompagnés d’un membre du labo de Béranger qui servait d’interprète.
Après avoir hésité entre deux appartements sur les cinq visités dans le nord de Daejeon, notre choix s’est porté sur le 302 Angel House, non en raison du nom de l’immeuble mais parce qu’il s’agissait d’un appartement en bon état et vraiment fonctionnel : meublé, cuisine équipée, machine à laver, internet ! Surtout, on s’y sentait bien. Béranger est seulement à cinq minutes à pied de son labo et nous sommes à vingt minutes en bus du centre-ville. Le quartier est calme mais comporte néanmoins de nombreux restaurants et boutiques.
Après avoir signé des documents intégralement écrits en coréen, attendu quelques jours et fait les transferts d’argent nécessaires (frais d’agence, caution, premier loyer), nous recevons un email de l’agence avec les informations pour entrer dans l’appartement ! Pas de remise des clés, les portes se ferment avec des codes et la boite à lettres ne se ferme pas du tout. Pas d’état des lieux non plus, ça ne se fait pas en Corée. Il y a néanmoins un technicien en charge de l’immeuble, avec qui nous avons rendez-vous quelques heures après notre arrivée pour changer le code de l’appartement. C’était vraiment nécessaire : comme pour certaines cartes SIM neuves, notre code était 0000 !
Cette même personne nous explique également comment jeter les ordures. Cela a pris beaucoup plus de temps que prévu : en plus des problèmes de compréhension mutuelle (dans un mélange de coréen et d’anglais), le système est complexe. En Corée, un gros effort est fait sur le tri des ordures, et en particulier les restes de nourriture doivent obligatoirement être mis à part pour faire du compost. Chacun a donc une petite poubelle en plastique spéciale (de 3 ou 5 litres, semble-t-il) dédiée aux déchets organiques. Il faut la sortir dans la rue pour qu’elle soit vidée après avoir apposé un autocollant particulier adapté au volume de la poubelle, autocollant vendu au comptoir de toutes les supérettes des environs. En effet, plus on jette de nourriture plus on paye ! Les ordures restantes (ni organiques ni recyclables) doivent elles être mises dans un sac en plastique qui est aussi à demander au comptoir des supérettes. En fait, on ne trouve quasiment pas de sacs poubelle en libre service au supermarché, et utiliser d’autres sacs que ceux recommandés serait prendre le risque que ses ordures ne soient pas ramassées !
Mais assez parlé poubelles, voici la visite guidée en photos de notre nouvelle demeure :
C’est petit (20 m2) mais cosy, et il manque encore la touche personnelle. N’ayant passé que trois nuits dans l’appartement, la déco attendra un peu ! Notez néanmoins les chaussons en plastique dans la salle de bain, indispensables car ils évitent de se mouiller les pieds ou les chaussettes en rentrant dans la pièce après une douche. Tout Coréen qui se respecte en possède ! Par ailleurs, il n’y a aucun appareil de chauffage dans les pièces : comme partout en Corée, nous sommes équipés de chauffage au sol appelé ondol. Le nôtre est électrique, mais traditionnellement les hanok était chauffées à partir d’un four disposé sous la maison.
À savoir : les cautions demandées pour la location d’un appartement en Corée sont bien plus élevées qu’en France. Il y a en fait deux systèmes de location : jeonse et wolse. Dans le premier, il n’y a aucun loyer ! Le hic, c’est que le propriétaire demande alors une énorme caution : environ 60% du prix de vente de l’appartement. Il peut ainsi faire fructifier l’argent et s’acheter d’autres biens immobiliers. Au terme du bail, généralement de deux ans, l’argent est restitué. Le marché se portant moins bien en ce moment, ce système très particulier est apparemment un peu moins en vogue. Dans le système wolse, il y a bien un loyer et la caution est nettement moins importante. Vous vous imaginez bien que nous avons opté pour ce système ! Notre caution s’élevait à 5 000 000 ₩ (un peu moins de 4000 €), une « petite somme » selon les Coréens — pour des appartements guère plus grands, nous avons vu des cautions deux fois plus importantes ! Le loyer est, quant à lui, tout à fait raisonnable : nous payons 450 000 ₩ (environ 330 €) par mois tout compris (eau, internet, etc.) sauf l’électricité, peu chère nous a-t-on dit.
Alors, qui seront les premiers visiteurs du 302 Angel House ?